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Chiffres de l’activité du prélèvement et de la greffe d’organes et tissus en 2023
Chiffres clés 2023 (vs. 2022)
« L’Agence de la biomédecine remercie, comme chaque année, les équipes hospitalières pour leur forte mobilisation et leur capacité d’adaptation pour permettre la croissance de cette activité qui relève à la fois d’une prouesse médicale et logistique. Pour qu’un malade puisse recevoir une greffe et continuer à vivre, cela nécessite une coordination extraordinaire, qui réussit 15 fois par jour : cela débute par l’abord des proches du défunt, l’identification des patients receveurs compatibles, le prélèvement et le transport de chaque greffon vers sa destination puis enfin, la greffe des patients receveurs. Au milieu de la vie de tous les jours, des convois pas comme les autres transportent un organe destiné à sauver une vie, parfois un jeune enfant, parfois une personne plus âgée. Il n’y a pas d’âge pour recevoir un organe comme il n’y a pas d’âge pour les donner, nous sommes tous concernés, tous donneurs, tous receveurs. »
Marine Jeantet, directrice générale de l’Agence de la biomédecine.
En détail
L’activité poursuit sa croissance régulière conformément aux courbes de croissance définies par le Plan ministériel 2022-2026 pour le prélèvement et la greffe d’organes et de tissus. Les efforts et la stratégie mise en place portent donc leurs fruits, en particulier sur l’activité de greffe avec donneur vivant et le Maastricht III.
En 2023, 3 132 potentiels donneurs en mort encéphalique ont été recensés contre 2 984 l’année précédente (+ 4,9 %). Parmi eux, 1 512 ont pu être prélevés, au bénéfice des patients en attente de greffe. En y ajoutant les donneurs de type Maastricht II (6 donneurs) et Maastricht III (273 donneurs), l’activité de prélèvement sur donneurs décédés a augmenté de 5,7 % par rapport à 2022 avec un total de 1 791 donneurs décédés prélevés. Quant aux donneurs vivants de rein (557) et de lobe de foie (20), ils ont au nombre de 577.
Ainsi 5 634 greffes ont pu être réalisées au bénéfice des patients en attente en 2023 (+ 2,5 % soit 139 greffes de plus qu’en 2022). L’activité ayant connu la plus forte hausse est la greffe rénale avec donneur vivant, avec 43 greffes supplémentaires en 2023 soit une augmentation de +8,3 %. L’activité de greffe rénale dans son ensemble a augmenté de 4,4 % avec 148 greffes supplémentaires. L’activité de greffe hépatique quant à elle a augmenté de +3,8 % avec 49 greffes supplémentaires.
Le taux d’opposition brut global pour les patients décédés en mort encéphalique a connu une hausse significative de 9,4 % en 2023 avec 36,1 % d’opposition, toutes causes confondues (33 % en 2022). Une donnée géographiquement très contrastée : en Bretagne, en Pays de la Loire ou encore en Corse, le taux d’opposition est inférieur à 25 %, alors qu’il atteint 48,6 % en Ile-de-France et qu’il dépasse les 50 % dans les DROM.
L’âge moyen des donneurs décédés prélevés en 2023 est de 57,8 ans, un chiffre stable depuis 10 ans. 647 donneurs de plus de 65 ans ont été prélevés cette année (versus 597 l’an dernier), ainsi que 48 donneurs pédiatriques, dont 13 avaient moins de 5 ans. Ces dons sont indispensables pour soigner des bébés ou de jeunes enfants en attente d’une greffe, pour une question de compatibilité morphologique. 18 enfants en attente de greffe sont décédés faute de greffon compatible en 2023.
La liste d’attente en janvier 2024
Au 1er janvier 2024, il y avait 21 866 patients inscrits sur la liste nationale d’attente pour une greffe d’organes, dont 11 422 patients en liste d’attente active (donc immédiatement éligibles à une greffe d’organe), tous organes confondus.
Activité de prélèvement de tissus en 2023
Le nombre de donneurs décédés prélevés s’est élevé à 6 948 en 2023 contre 6 226 en 2022, soit une hausse de 11,5 % de l’activité.
Par rapport à 2022, l’activité de prélèvement de cornées a augmenté de 12,1 %, celle des prélèvements d’artères de 1,9 %, celle des prélèvements de veines de 9,9 %, celle des prélèvements de peau de 8,1 %, celle des prélèvements de valves cardiaques de 7,2 % et celle des prélèvements d’os a baissé de 2,8 % par rapport à 2022.
Nombre de donneurs décédés prélevés de tissus en 2023 |
|
Sujets en état de mort encéphalique |
868 |
Donneurs décédés après arrêt cardiaque M2 et M3 |
230 |
Sujets décédés jusqu'à 24 h après le décès |
5 850 |
Il existe également des dons de tissus issus de donneurs vivants (résidus opératoires avec consentement explicite du patient). Le nombre exact pour l’année 2023 n’est pas encore connu mais le recensement est en cours. C’est également le cas du nombre de greffes de tissus pour l’année 2023. Nous communiquerons à ce sujet lors de la journée nationale du don d’organes le 22 juin prochain.
02
Retour sur la 2ème année du Plan d’action ministériel de 2022-2026
Actions menées en 2023
Le déploiement du quatrième plan ministériel pour le prélèvement et la greffe d’organes et de tissus se poursuit :
Dans le cadre du renforcement de sa politique de démocratie sanitaire, l’Agence de la biomédecine a également mis en place cette année des comités de suivi biannuels rassemblant l’ensemble des parties prenantes – associations de patients, sociétés savantes, référents ARS, correspondants DGS/DGOS – pour partager les objectifs, les indicateurs, les interventions efficaces et les résultats obtenus, dans une logique constante de transparence et de soutien aux acteurs relais.
Trois axes de développement pour 2024
Plus que jamais, les activités de prélèvement et de greffe sont face à un défi : celui de continuer d’augmenter, pour répondre aux besoins croissants des patients sur liste d’attente, alors même que le secteur hospitalier traverse des difficultés majeures.
L’Agence de la biomédecine identifie 3 priorités pour 2024 :
Rappel des 5 mesures innovantes du Plan Greffe 2022-2026
03.
Baromètre 2024 sur la connaissance et la perception du don d'organes en France
Chaque début d’année, l’Agence de la biomédecine conduit une enquête baromètre[1] afin d’évaluer la perception et les connaissances des Français sur le don d’organes et de tissus.
Les principaux enseignements
L’opinion reste massivement favorable au don d’organes et de tissus, avec une adhésion qui ne s’érode pas, et des chiffres stables d’une année à l’autre :
Focus DROM
Les résultats dans les DROM sont sensiblement inférieurs à ceux de métropole, avec une adhésion au don qui reste toutefois largement majoritaire :
« Pour agir, il suffit de le dire »
« Si 80 % des Français sont favorables au don d’organes, alors le taux d’opposition devrait plafonner à 20 %, et non pas à 36 %, comme on le constate cette année. Si ce taux se maintient à un niveau aussi élevé, c’est que les Français sont trop peu nombreux à avoir fait part de leur position à leurs proches, qui, faute de connaitre la volonté du défunt, préfèrent rapporter une opposition. Le don d’organes, c’est une des très rares occasions que l’on a de sauver 4 ou 5 vies juste avec un mot : parce que pour agir, il suffit de le dire. C’est pourquoi nous devons tous, sans exception, inscrire la question du don d’organes parmi les sujets de routine que l’on aborde de temps à autre avec son entourage – une fois par an au 22 juin, par exemple, lors de la Journée nationale, comme un rendez-vous incontournable dans les habitudes calendaires des Français. »
David Heard, directeur de la communication et des relations avec les publics de l’Agence de la biomédecine.
Des idées fausses qui persistent trop souvent :
4.
Le rôle et les missions de l’Agence de la biomédecine
L’Agence de la biomédecine est une agence nationale d’État, placée sous la tutelle du ministère des Solidarités et de la Santé. Créée par la loi de bioéthique de 2004, elle exerce ses missions de régulation et de promotion du don dans les domaines du prélèvement et de la greffe d’organes, de tissus et de cellules souches hématopoïétiques, ainsi que de l’assistance médicale à procréation, de l’embryologie et de la génétique humaines. L’Agence de la biomédecine met tout en œuvre pour que chaque malade bénéficie des soins dont il a besoin, dans le respect des règles de sécurité sanitaire, d’éthique et d’équité. Son rôle transversal le lui permet.
En matière de prélèvement et de greffe d’organes et de tissus, l’Agence de la biomédecine :
Promeut et développe l’information sur le don, le prélèvement et la greffe
[1] Enquête annuelle de l’Agence de la biomédecine auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 1000 personnes âgée de 16 ans et plus. La représentativité est assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération. Le terrain a été réalité par téléphone du 9 au 22 janvier 2024.