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Comment l'Agence de la biomédecine donne-t-elle un nouvel élan à la greffe rénale avec donneur vivant ?

Publié le 29/09/23
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La greffe à partir de donneur vivant reste peu développée en France par rapport à d’autres pays comme les Pays-Bas, les Etats-Unis et la Suisse. C’est pourtant le type de greffe qui présente les meilleurs résultats pour les patients, et qui, parce qu’elle est programmée, pèse le moins sur les activités hospitalières. Alors que le nombre de patients souffrant d’insuffisance rénale chronique en attente de greffe augmente (5 260 nouveaux patients inscrits sur la liste nationale d’attente pour une greffe de rein en 2022 pour 3 377 greffes rénales réalisées cette même année), cette solution est donc un axe prioritaire du plan prélèvement et greffe.

 

 

La greffe rénale à partir de donneur vivant, au cœur du plan « prélèvement et greffe » 2022-2026

 

En mars 2022, le Ministère des Solidarités et de la Santé et l’Agence de la biomédecine ont adopté un plan d’actions ministériel pour le prélèvement et la greffe d’organes et de tissus pour la période 2022-2026. Il a été élaboré avec la contribution de toutes les parties prenantes concernées : partenaires institutionnels, sociétés savantes, professionnels de santé et associations d’usagers.

L’un des axes principaux consiste à développer le prélèvement multi-sources, afin de pouvoir augmenter l’accès à la greffe et réduire ainsi les délais d’attente. Cet effort implique notamment l’intensification de la pratique des prélèvements sur donneur vivant. Fin 2022, la part de greffes rénales avec donneurs vivants était de 15 % du total des greffes de reins. Le plan donne pour objectif d’atteindre 20 % en 2026. Il existe à ce jour, une hétérogénéité de ce taux entre les différents établissements hospitaliers du territoire. En effet, 7 équipes ont déjà une activité qui atteint l’objectif du plan, tandis que 22 équipes sont en deçà.

 

Les trois axes sur lesquels l’Agence de la biomédecine travaille, afin de dynamiser l’activité de greffe rénales à partir de donneurs vivants et répondre ainsi aux besoins des patients, sont les suivantes :

  • Elaboration des règles de bonne pratique nationales « prélèvement et greffe rein DV » pour épauler les professionnels de santé, informer les citoyens et les institutions.
  • Désignation d’un médecin référent national « donneur vivant » : actions vers les centres de faible activité, proposition de mesures correctrices portées par les établissements de santé, accompagnement de ces derniers.
  • Lancement d’une dynamique autour du don croisé: mise en place d’un groupe de travail dédié, information renforcée, diffusion d’une newsletter périodique aux équipes, et réactivation de la convention nous liant à la Suisse, afin d’augmenter le nombre de paires de patients inscrits.

 

 

Nouvelles recommandations d’aide à la pratique clinique pour le don de rein du vivant  

 

De nouvelles recommandations concernant le don de rein du vivant, vont être publiées d’ici la fin de l’année. Les dernières dataient de 2009. Fruit d’un important travail collectif piloté par l’Agence de la biomédecine, de nombreux professionnels de santé mais aussi des patients et des représentants des sociétés savantes (SFT, SFNDT, SFHI, SFAR) ont contribué à ce projet, en groupe de travail (80 personnes) et en groupe de lecture.

Cet outil permettra d’harmoniser les pratiques en suivant les actualités règlementaires et scientifiques.

 

Parmi les points forts de ces recommandations :

  • Un élargissement des critères de sélection des donneurs potentiels, par une acceptation de certaines comorbidités comme le surpoids et le risque de diabète de type 2 par exemple, pour ceux dont le risque serait mesuré, et un âge avancé. La prise de risque reste mesurée en lien avec une espérance de vie moins longue. De plus, l’âge est à prendre en compte pour le seuil acceptable de débit de filtration glomérulaire (DFG) dans l’évaluation de la fonction rénale puisque celui-ci se réduit de manière physiologique avec l’âge.
  • Les aspects génétiques font leur entrée comme aide à la pratique clinique, afin de préciser le risque de récidive chez le receveur en cas de maladie rénale indéterminée et dépister un risque rénal chez un candidat donneur apparenté.
  • Les aspects psychologiques sont inclus dans les nouvelles recommandations avec la conduite d'au moins un entretien avec un psychologue clinicien référent du service de transplantation et la nécessité de renforcer l’accompagnement des donneurs.

 

 

Appui personnalisé de l’Agence auprès des équipes hospitalières impliquées

 

Dans le cadre du déploiement du plan ministériel pour le prélèvement et la greffe d’organes et de tissus, l’Agence de la biomédecine a désigné le Dr Laurent Durin comme référent opérationnel pour appuyer les équipes impliquées dans la greffe rénale avec donneurs vivants sur l’ensemble du territoire. Son statut lui permettra de faire le lien avec les instances des établissements, les professionnels concernés, et les tutelles. Au cas par cas, selon les difficultés identifiées, il pourra proposer un plan d’action partagé avec les acteurs de l’établissement. Sa cible prioritaire sont les équipes dont le taux de don du vivant est inférieur à la moyenne nationale (15,2%), en agissant sur les principaux leviers identifiés par l’Agence de biomédecine pour cette mission : accès aux blocs opératoires, mobilisation des ressources humaines requises, évaluation des impacts économiques, qualité de vie des patients, etc.

 

Le Dr Durin travaille depuis 2004 au service régional Grand Est de la direction du prélèvement et de la greffe à l’Agence de la biomédecine. Il était auparavant urgentiste à l’hôpital d’Epinal, notamment en service de réanimation. Il est titulaire depuis 2021 d’un Master 2 de santé publique portant sur la relance et l’identification des freins à la greffe donneurs vivants en France.

 

 

A propos de l’Agence de la biomédecine

L’Agence de la biomédecine est une agence nationale d’État, placée sous la tutelle du ministère des Solidarités et de la Santé. Créée par la loi de bioéthique de 2004, elle exerce ses missions dans les domaines du prélèvement et de la greffe d’organes, de tissus et de cellules, ainsi que de la procréation, de l’embryologie et de la génétique humaines. L’Agence de la biomédecine met tout en œuvre pour que chaque malade bénéficie des soins dont il a besoin, dans le respect des règles de sécurité sanitaire, d’éthique et d’équité. Son rôle transversal le lui permet. En matière de prélèvement et de greffe d’organes et de tissus, l’Agence de la biomédecine : - Garantit que les greffons prélevés sont attribués aux malades en attente de greffe dans le respect des critères médicaux et des principes d’équité ; - Assure l’évaluation des activités médicales qu’elle encadre ; - Gère la liste nationale d‘attente de greffe et le registre national des refus ; - Coordonne les prélèvements d’organes, la répartition et l’attribution des greffons ; - Promeut et développe l’information sur le don, le prélèvement et la greffe

 

www.agence-biomedecine.fr

 

 Retrouvez le communiqué en PDF en pièce attchée sur cette page.