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Des mesures inédites pour favoriser la greffe de moelle osseuse :
un recrutement des donneurs mieux ciblé, un suivi plus collaboratif

Publié le 05/04/23
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Hier s’est réuni, pour la toute première fois, le comité de suivi national du plan ministériel dans le domaine du prélèvement et de la greffe de CSH 2022-2026 mis en place par l’Agence de la biomédecine. L’enjeu de cette instance est d’associer activement les différences parties prenantes (sociétés savantes, ARS, professionnels de santé, centres donneurs, associations de patients, etc.) dans l’accomplissement des différents objectifs fixés par un plan ambitieux mais réaliste, qui nécessite la mobilisation concertée de tous les acteurs.

En effet, après la mobilisation record de 2022, qui s’est clôturée avec 38 314 nouvelles inscriptions sur le registre de donneurs volontaires, les objectifs pour 2023 se concentrent sur le recrutement des profils les plus recherchés par les médecins greffeurs, pour offrir les meilleures chances de guérison à chaque malade. Cette année, 3 axes prioritaires sont retenus : masculiniser, rajeunir et diversifier le registre. 

L’Agence de la biomédecine lance à partir du 10 avril sa nouvelle campagne annuelle de recrutement pour le don de moelle osseuse, qui se clôturera en septembre 2023 à l’occasion de la journée mondiale en faveur du don de moelle osseuse.


SI LE DON DE MOELLE OSSEUSE EST MIEUX CONNU ET MIEUX COMPRIS, DES QUESTIONS SUBSISTENT

Si près de 90 % des 18-35 ans déclarent avoir déjà entendu parler du don de moelle osseuse, ils ne sont que 30 % à pouvoir décrire de quoi il s’agit exactement. Les confusions entre moelle épinière, prélèvement, inscription sur un registre… ne sont pas toujours bien comprises et freinent leur démarche pour franchir le cap et s’inscrire comme donneur volontaire de moelle osseuse.

Or, pour donner à tous les meilleures chances de guérison, nous avons besoin de chacun pour disposer d'un registre de donneurs de moelle osseuse optimisé. Et cela passe par :
  • Rajeunir : l’âge est l'un des critères les plus importants dans la sélection du donneur par les médecins greffeurs. Les greffons issus de personnes jeunes sont ceux qui donnent le plus de chances aux malades, car ils sont plus riches en cellules souches hématopoïétiques (cellules sanguines produites par la moelle osseuse), ce qui favorise la prise de greffe. De plus, un donneur est contacté en médiane 8 ans après son inscription sur le registre : plus il s’inscrit tôt, plus il a de chances d'être sollicité et de pouvoir aider un malade.
  • Masculiniser :  si le registre national ne compte que 36% d'hommes, plus de 70 % des donneurs de moelle prélevés sont des hommes. Une proportion qu’il faut augmenter significativement. Les médecins greffeurs ont en effet constaté qu’une greffe réalisée à partir d’un prélèvement de cellules de moelle osseuse provenant d'un donneur homme favorise les chances de réussite de la greffe pour le patient. Ceci s’explique par des facteurs immunologiques : les anticorps, absents chez les hommes et développés naturellement par les femmes lors d’une grossesse (même si elle n’est pas menée à terme), complexifient l'appropriation du greffon de moelle osseuse du donneur par le malade.
  • Diversifier : une greffe de moelle osseuse nécessite de trouver un donneur compatible avec le patient, c’est-à-dire quelqu’un dont la carte d’identité immunologique est la plus identique possible à celle de la personne malade. Chaque personne possède son propre profil génétique, déterminé en partie par ses origines et son histoire génétique familiale. Il est donc essentiel que le registre reflète la diversité des origines de la population française et donc des malades.

EN 2023, CAP SUR LES HOMMES ET LA DIVERSITÉ DES PROFILS

L’objectif en 2023 pour l’Agence de la biomédecine est de cibler en priorité les hommes de 18 à 35 ans, représentatifs de la diversité, afin de les inciter à se renseigner sur le don de moelle osseuse et à s’inscrire en ligne sur le registre. Ils rejoindront la grande communauté des donneurs, ces « Veilleurs de vie » qui peuvent être appelés à tout instant pour sauver une vie.

L’Agence de la biomédecine lance une campagne de communication ciblée, structurée en deux étapes pour à la fois mieux faire connaître ce don et inciter de nouvelles personnes à s’inscrire :
 
  • À partir du 10 avril jusqu’en août 2023 : un dispositif de communication composé d’un film de notoriété destinés aux hommes de 18 à 35 ans sur les réseaux sociaux ; une campagne d’affichage dans les lieux de proximité (universités, etc.) ; des spots audio sur les plateformes d’écoute en streaming et certaines radios communautaires, la sponsorisation d’événements sportifs de proximité comme la « CAN des quartiers » dans plusieurs grandes villes de France ; des collaborations avec les créateurs de contenus ChowH1 et LittleBigWhale sur Twitch.  
  • De septembre à novembre 2023 : clôture de la campagne à l’occasion de la journée mondiale du don de moelle osseuse avec les mêmes outils redéployés sur les différents canaux.

1er comité de suivi national du plan ministériel dans le domaine du prelevement et de la greffe de MOELLE OSSEUSE 2022-2026


Ce plan fixe les trajectoires à suivre pour accompagner les évolutions médicales et scientifiques dans le domaine du prélèvement et de la greffe de cellules souches hématopoïétiques pour les cinq années à venir.

La part de donneurs nationaux de moelle osseuse prélevés s’élève à 8% en 2022 sachant que l’objectif est d’atteindre au moins 25 % de donneurs nationaux prélevés pour des patients nationaux au terme des 5 ans du plan greffe.

Une 2nde réunion du comité de suivi sera organisée en 2023 pour échanger et évaluer l’évolution des autres indicateurs du plan.

"La mise en place de comités nationaux de suivi répond à une forte volonté de la part de l’Agence de la biomédecine de réunir tous les acteurs régionaux et nationaux de l’activité greffe de CSH afin de réfléchir collectivement aux meilleures actions possibles. Les initiatives locales couronnées de succès deviennent souvent des innovations lorsqu’elles sont partagées à l’échelle nationale. Et nous avons besoin de chacun pour réussir à atteindre nos objectifs !" , explique Marine Jeantet, directrice générale de l’Agence de la biomédecine.